- Un millésime d'exception
Pourquoi un millésime d'exception?
Tout d'abord par sa précocité.
Après un début de printemps humide et frais, le mois d'avril avec des températures élevées et un ensoleillement généreux, ont provoqué un débourrement précoce de la vigne.
Cette alternance de pluies printanières, de soleil et les températures douces ont accéléré le cycle végétatif.
A la fin du mois de mai et au début du mois de juin le beau temps s'installe de façon durable avec des conditions parfaites sur la fleur : chaud et sec.
Fin juin quelques pluies bienfaisantes arrivent avant un mois de juillet où s'installe chaleur et sécheresse durable.
Suivi en août et début septembre d'alternances de courtes périodes pluvieuses et de chaleur.
L'arrière saison fût quant à elle idéale au moment où se "fait le millésime" avec des matinées fraîches et des journées ensoleillées.
Le beau temps se poursuivant au mois d'octobre, les dates de vendanges ont été décidées uniquement en fonction de la maturité souhaitée.
Sur l'ensemble du vignoble Bordelais, nous pouvons parler d'un très grand millésime même s'il subsiste des hétérogénéités selon les appellations.
Moyennes des millésimes des vins rouges du vignoble de Bordeaux
(Cette moyenne est effectuée sur l'ensemble des vins rouges d'appellations) |
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Millésime exceptionnel | 1982, 1990, 2005, 2009 |
Excellent millésime | 1945, 1961 |
Très grand millésime | 1947, 1949, 1953, 1959, 1985, 1986, 1989, 1996, 1998, 2000 |
Grand millésime | 1929, 1943, 1955, 1962, 1964, 1966, 1975, 1978, 1983, 1988, 1995, 2001, 2010 |
Très bon millésime | 1928, 1937, 1946, 1948, 1952, 1970, 1971, 1981, 2002, 2003, 2004, 2006, 2008, 2011 |
Bon millésime | 1926, 1934, 1940, 1950, 1976, 1979, 1997, 1999, 2007, 2012, 2013 |
Millésime moyen | 1938, 1942, 1944, 1951, 1954, 1956, 1957, 1958, 1960, 1963, 1965, 1967, 1968, 1972, 1973, 1974, 1977, 1980, 1984, 1987, 1991, 1992, 1993, 1994 |
Millésime médiocre | 1927, 1930, 1931, 1932, 1933, 1935, 1936, 1939, 1941, 1969 |
- Ils en parlent
"Beaucoup disent que 2015 est mieux que 2009 et 2010. À Bordeaux, tout le monde est satisfait", reconnaît Bernard Magrez, propriétaire de quatre grands crus classés à Bordeaux.
"Tout s'est bien déroulé, de la fleur à la vendange. Nous avons eu de très jolis cabernets, de beaux merlots. Les équilibres entre sucres et acides sont bons, confirme Jean-Charles Cazes, propriétaire de Château Lynch Bages à Pauillac.
"Je n'ai jamais vu ça"
"Les jus ont une couleur très noire après 12 heures de macération, je n'ai jamais vu ça", a soufflé le comte Stephan Von Neipperg, d'origine allemande et propriétaire des grands crus classés de Saint-Emilion, Canon-la-Gaffelière et La Mondotte. Selon lui, "on peut déjà affirmer que 2015 sera un très grand millésime".
Nature clémente
La nature aura été extrêmement clémente pour les vignerons bordelais: "Chaque étape s'est bien passée, une floraison en une semaine qui a permis une vendange homogène" et "une véraison précoce", a égrené Michèle Bechet. Le "stress hydrique positif lors des fortes chaleurs de juillet", le mois d'août arrosé "juste ce qu'il fallait" et un automne "qui permet le luxe de vendanger parcelle par parcelle", a complété Stephan von Neipperg.
"On est dans le modèle d'un grand millésime"
"Les raisins 2015, blanc et rouge, laissent à penser que nous allons être en mesure cette année de travailler avec des fruits de très grande qualité", a souligné Stephen Carrier, œnologue de Château Fieuzal, en appellation Pessac-Léognan. Dans le Bordelais, le cycle végétatif s'est déroulé pour le mieux du débourrement, mi-avril, à la fleur, fin mai, où "les conditions ont été idéales dans la mesure où les ceps ont pu évoluer sans contrainte avec des précipitations mesurées". Un mois de juillet sec où l'implantation du système racinaire en profondeur a permis de supporter quelques épisodes caniculaires et un mois d'août humide "juste ce qu'il faut pour affiner la maturité", laissent penser que "tout est en place pour du très bon", estime Stephen Carrier.
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